Les réseaux de chaleur et de froid confirment leur contribution à la transition énergétique malgré une baisse alarmante des nouveaux projets
L’édition 2018 de l’enquête sur les réseaux de chaleur et de froid, réalisée par le SNCU, membre de la FEDENE, pour le compte du SDES et en partenariat avec AMORCE, démontre cette année encore le caractère exemplaire de ce mode de chauffage de plus en plus décarboné.
Cependant, malgré cette tendance positive, la profession alerte les pouvoirs publics sur le ralentissement des projets et préconise un renforcement des mécanismes de soutien.
L’augmentation à 300 millions d’euros du Fonds chaleur prévue par le ministre de la Transition écologique est une première avancée qu’il est urgent de confirmer et qui doit être complétée par un doublement du Fonds chaleur comme annoncé par le président de la République pendant la campagne présidentielle.
6 TWh de chaleur renouvelable en plus en 5 ans, soit l’équivalent de 700 000 voitures diesel retirées de la circulation
L’enquête sur les données 2017 confirme le rôle central des réseaux de chaleur dans la mise en œuvre de la transition énergétique et leur contribution active aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en mobilisant et valorisant des sources d’énergies renouvelables et de récupération locales.
Ainsi, en 2017, les 761 réseaux de chaleur français assuraient le confort thermique de plus en plus d’abonnés (+ 330 000 équivalents logements raccordés en 5 ans) grâce à des énergies de plus en plus vertes (56%). Ce verdissement des installations a permis de réduire fortement leur empreinte carbone : aujourd’hui, leur contenu moyen en CO2 s’élève à 0,116 kg /kWh, soit 36% de moins que l’électricité, 50% de moins que le gaz naturel et 60% de moins que le fioul.
Les réseaux de chaleur restent par ailleurs compétitifs par rapport aux autres modes de chauffage avec un coût global, en 2017, de 1 111 € par logement contre 1 218 € pour le gaz collectif et 1 840 € pour l’électricité pour une consommation de 170 KWh/m2 par an.
La réduction des projets met en lumière un décrochage inquiétant pour l’avenir
Malgré ces bons résultats, force est de constater que les projets de chaleur renouvelable et de récupération sont encore trop peu nombreux. Le verdissement des réseaux est en grande partie dû à celui de réseaux existants et le portefeuille de nouveaux projets n’est pas à la hauteur des attentes. Ainsi, la France décroche de la trajectoire de développement qu’elle s’est fixée avec la Loi de transition énergétique de multiplier par 5 la chaleur renouvelable et de récupération livrée grâce aux réseaux de chaleur. C’est pourquoi les efforts doivent s’intensifier sur la création de nouveaux réseaux pour relancer la dynamique.
Un nécessaire renforcement des mécanismes de soutien
Les professionnels du secteur défendent un renforcement des mécanismes de soutien car, alors même que la chaleur représente 50% des usages énergétiques en France, elle bénéficie de moins de 10% des soutiens aux énergies renouvelables
Ainsi, les professionnels préconisent surtout de réévaluer le niveau d’aide accordé à chaque projet. Celui-ci doit, en effet, impérativement permettre de renforcer l’attractivité des projets de chaleur renouvelable et de récupération pour les usagers (ménages, collectivités, industries…) et assurer une rémunération permettant de couvrir les risques d’exploitation de ces mêmes projets ainsi qu’une rentabilité suffisante des capitaux investis.
Ces mesures permettront de développer rapidement, à travers les réseaux de chaleur, une offre de chaleur renouvelable compétitive par rapport aux modes de chauffage à partir d’énergies fossiles ou électriques et de rejoindre progressivement les objectifs de la transition énergétique.